LA PRÉVÔTÉ DURANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
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LA PRÉVÔTÉ DURANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
ROLE DE LA GENDARMERIE PRÉVOTALE.
AVANT-PROPOS.
Dans son discours de réception à l'Académie française, le maréchal maréchal faisant l'éloge de ses soldats, s'exprimait ainsi : « Mais qu'eussent pu faire ces généraux et ces états-majors, face d'un ennemi redoutable, disposant de moyens supérieurs, n'avaient commandé aux plus magnifiques du soldats monde. Pour louer ces soldats, les mots sont impuissants, seul mon coeur, s'il pouvait laisser déborder l'admiration dont il est pénétré pour eux, traduirait l'émotion que j' éprouve en en parlant.
« Je les ai vus, couverts de poussière et de boue, par tous les temps et dans tous les secteurs, dans les neiges des Vosges, dans les boues de l'Artois, dans les marécages des Flandres, toujours égaux à eux-mêmes, bons et accueillants, affectueux et gais, supportant les privations et les fatigues avec bonne humeur, faisant sans hésitation et toujours simplement le sacrifice de leur vie. Dans les yeux de ceux qui rentraient du combat, comme dans les yeux de eeux qui y montaient, j'ai toujours vu le même mépris du danger, l'ignorance de la peur, la bravoure native qui donne à leurs actes d'héroïsme tant de naturel et tant de beauté, et toujours aussi dans des milliers et des milliers de regards francs et anonymes, j'ai lu cette foi instinctive dans les destinées destinées la France, cet amour et ce respect de la vérité, de la justice, cette honnêteté apportée dans l'accomplissement du service service qui sont la force et la discipline de notre armée et qui n'appartiennent qu'à elle. »
Il est à présumer que le glorieux vainqueur de la Marne, en prononçant ce magnifique éloge de ses soldats, n'établissait dans sa pensée aucune distinction entre eux.
Tous, en effet, accomplirent leur tâche sacrée, avec cet oubli d'eux-mêmes, cette abnégation totale et cette intelligence dans
la compréhension du devoir qui ont fait d'eux les prerniers soldats du monde.
Durant la guerre, environ 700 militaires de la gendarmerie ont été tués ou sont morts des pinieg de leurs blessures ou de maladies contractées aux armées. Le service de la prévôté n'est donc pas exempt de péril. Le fantassin qui s'élance à l'assaut des positions ennemies puise une grande force dans l'exemple de ses chefs et de ses camarades. S'il est tenté de reculer, la crainte du déshonneur l'emporte sur celle de la mort. Mais le gendarme, posté isolément, à un point violemment bombardé, pour faire exécuter une consigne, recevant les coups sans pouvoir rendre, n'a pour le soutenir que le sentiment du devoir à accomplir. Le plus souvent, bien loin du regard de ses chefs, sans autre témoin que sa conscience, il pourrait s'abriter. Il n'en fait rien. Il reste face au danger, se dévouait pour la salut de tous, et nul ne peut prétendre que le courage du gendarme n'est pas aussi héroïque, quoique plus obscur, que celui du soldat combattant.
Maintes fois, d'ailleurs, les prévôtaux ont eu l'occasion de combattre, ou d'intervenir, sous la mitraille, pour obliger les fuyards à reprendre leurs places. Lors des attaques, ils suivirent suivirent dans sa progression et organisèrent la circulation circulation le terrain conquis. Une décision du géndral commandant commandant Ira armée assimila les gendarmes, de service au champ de bataille, aux troupes d'infanterie en première ligne.
Environ 3.500 citations avec attribution de la croix de guerre récompensèrent, durant la guerre, les services de la gendarme rie prévôtale.
CHAPITRE PREMIER.
PÉRIODE DE RETRAIT.
Rôle des prévôtés pendant la retraite de Belgique.
Durant les journées de retraite de l'armée française de Charleroi Charleroi la Marne, les prévôtés font preuve d'énergie, de résistance résistance la fatigue, de bravoure et d'initiative. Tandis que les divisions se replient, les gendarmes mettent les convois hors des atteintes de l'ennemi. Ils réquisitionnent même des voitures,
qui sont groupées en convois de fortune, pour aider l'intendance à sauver les approvisionnements. Ils assurent la circulation des troupes aux passages difficiles, ponts, défilés, etc., prévenant les embouteillages, les ruptures prématurées. Ils empêchent l'encombrement des routes par les réfugiés, font rejoindre les traînards, pourchassent les pillards, exercent la police des lieux publics dans les localités traversées. Maintes fois les gendarmes quittent les villages qu'ils ont fait évacuer, tout en prévenant la panique, quelques instants seulement avant l'arrivée de l'ennemi. l'ennemi. est juste de rendre hommage aux officiers commandant ces prévôtés, qui eurent tous à payer énormément de leur personne personne qui assumèrent une tâche écrasante avec un effectif peu nombreux.
Le 22 août, pandant la bataille de Charleroi, les passages de la Meuse, gardés par une division d'infanterie, sont forcés par l'ennemi. Les éléments de cette division s'enfuient, pris de panique. panique. prévôté arrête un grand nombre de fuyards, mais elle est débordée.
A Anthée, un chef de brigade avec quelques gendarmes tient tête à plusielJfs centaines d'hommes.
La retraite précipitée de cette division a mis toute la ve armée, armée, en particulier le 1er C. A., qui tient la droite de cette armée, à la fosse Saint-Gérard, dans une situation critique. Les prévôts des divisions d'infanterie du 1er C. A. font tous leurs efforts pour ramener en arrière les trains régimentaires, auxquels auxquels une partie des trains de combat d'infanterie.
Le 22 août, la 58 division se replie, après avoir subi des pertes sensibles au Châtelet. Le prévôt de cette division, avec quelques gendarmes à cheval, se porte à Gerpinnes, qui vient d'être abandonné abandonné nos troupes, et recueille à la gare de cette localité une centaine de blessés qui, avec des médecins, seraient infailliblement infailliblement entre les mains de l'ennemi. Il rallie d'autres blessés, installe les intransportables à l'hospice de Gerpinnes et ne se retire avec son détachement que lorsque l'artillerie allemande, allemande, pris position à environ 200 mètres du village, ouvre ouvre feu.
Pendant ce temps, un gendarme cycliste, de la prévôté de la 58 D. I., venant en liaison du quartier général, arrive dans Gerpinnes. Gerpinnes. rencontre les hommes de la sous-intendance qui, affolés affolés l'ordre d'évacuation, se sauvent et abandonnent armes et équipements. Il les oblige à faire demi-tour pour reprendre leurs armes et à se replier en ordre. Il rejoint ensuite son capitaine et ses camarades à la gare, les aide à opérer l'évacuation des blessés, puis celle- de la population civile.
Quand le détachement quitte le village, les obus y arrivent par rafales.
Au cours de la retraite, le prévôt de la 56 division, ayant réuni un assez grand nombre de traînards, eut l'idée de les encadrer avec les gradés qui se trouvaient parmi eux et d'en former une compagnie de six sections, qui, dès le 6- septembre 1914, prit place dans la ligne de bataille et fut disloquée le 8, au moment où les hommes purent être renvoyés dans les quarante régiments - auxquels ils appartenaient.
Le 24 août 1914, le lieutenant de gendarmerie attaché au Q. G. de la IIIe armée rassemble et ramène au combat, sous le feu de l'ennemi, les éléments décimés d'une de nos divisions. (Ordre du Q. G. de la IIIe -armée du 17.octobre 1915.) Le lieutenant prévôt de la poe D. C. fait preuve de la plus haute énergie et d'un esprit de décision remarquable en organisant la défense de son éonvoi. Il n'hésite pas à porter en avant les cavaliers cavaliers du convoi et, par son exemple, les entraîne à l'attaque de l'irifanterie allemande, ce qui permet de dégager les voitures. Il est cité à l'ordre de l'armée et nommé chevalier de la Légion Légion
Le 2 septembre, un gendarme de la prévôté de la 36 D. I. exécute exécute une mission très délicate et périlleuse, avec un courage, une ténacité et une présence d'esprit dignes d'éloges. d'éloges. les difficultés, il réussit à la remplir jusqu'au bout, détruisant, sous la menace de l'avance allemande, tous les papiers papiers dans un poste téléphonique. En essayant de rejoindre rejoindre division, il est fait prisonnier. Il est cité à l'ordre du C. A. Le 29 décembre 1918 par le maréchal de France commandant en chef. Dans la nuit dû 4 au 5 septembre, la prévôté du Q. G. du 11e C. A. rallie 350 traînards de plusieurs corps d'armée qu'elle remet à un régiment d'infanterie. Ces hommes combattent le 5 et évitent ainsi d'être capturés.
Dans les premiers jours de septembre, au cours de la bataille de la Marne, un chef de brigade de la prévôté de la - 436 D. I.
capture, aux environs de Soudé, avec la patrouille qu'il commande, commande, Allemands.
Travaux d'assainissement du champ de bataille.
Après la bataille de la Marne, les travaux d'assainissementdu d'assainissementdu de bataille furent effectués sous la direction de la prévôté.
Le 11 septembre 1914, le capitaine commandant le groupe affecté au Q. G. du 2e C. A. B., un chef de brigade et cinq gendarmes, surveillaient l'exécution de ces travaux, eurent l'occasion l'occasion capturer 85 Allemands, dont 3 officiers, tous armés.
CHAPITRE II.
PÉRIODE DE STABILISATION.
Police des cantonnements.
Après la bataille de la Marne, les armées sont stabilisées dans la guerre de tranchées. La gendarmerie a comme rôle principal la police et le maintien de l'ordre dans la zone occupée occupée les troupes. C'est un rôle difficile.
Les soldats envoyés au repos, après de longues semaines passées dans l'enfer des tranchées, éprouvent un besoin de détente. Ils veulent jouir en paix du peu de satisfactions matérielles leur offrent les cantonnements. Certains se livrent à des excès tout à fait en dehors de leurs habitudes du temps de paix.
La plupart des gradés, ayant subi les mêmes privations, couru les mêmes dangers que leurs subordonnés, ferment volontairement yeux en présence d'actes d'indiscipline ou d'intempérance par des soldats qui se sont conduits en héros et qui bientôt, peut-être, seront tués.
Le maintien de l'ordre dans les cantonnements incombe donc entièrement à la prévôté. Les états-majors se rendent si bien compte de l'état d'esprit, trop enclin à la bienveillance, des officiers des corps de troupe vis-à-vis de leurs hommes, des scrupules que ces officiers doivent éprouver à punir, lorsque l'intérêt de la discipline exige des sanctions que, presque toujours, confient aux prévôts les fonctions de majors des cantonnements. Ces délicates fonctions furent remplies par les prévôts d'une fermeté pleine de mansuétude.
Dans l'accomplissement de leur service, les gendarmes sont considérés par les combattants comme des gêneurs. Ils doivent défendre la bourse des soldats contre l'avidité des mercantis. Ils se heurtent non seulement à l'hostilité de ces derniers, mais encore à celle des poilus, qui se soucient peu. d'être « grugés » parce qu'ils n'ont pas la certitude du lendemain.
Ils doivent veiller rigoureusement à l'extinction des lumières pour prévenir les bombardements aériens. Qu'importe le danger des soldats qui, depuis si longtemps, voient la mort planer au dessus d'eux ! C'est malgré eux qu'il faut les protéger, en les obligeant à des précautions nécessaires. Ils doivent écarter des cantonnements les femmes de mauvaise vie qui, par la propagation des maladies vénériennes, risqueraient de causer à l'armée un déchet sérieux.
De toutes les mesures prises par le haut commandement pour assurer le maintien de l'ordre, prévenir l'espionnage, et en même temps éviter l'encombrement des trains et des gares, celles dont l'application suscite à la gendarmerie le plus de difficultés est l'interdiction aux femmes de venir voir leurs maris dans les cantonnements de repos. Cette mesure contrarie particulièrement les officiers, et certains, peu soucieux de leur devoir d'obéissance, n'hésitent pas à faire retomber leur mauvaise sur les gendarmes, fidèles exécuteurs de leurs consignes et des ordres du commandement.
Les prévôts déploient leurs qualités professionnelles de tact et de patience pour éviter de graves incidents. Malgré tout, il s'en produit. Le 9 septembre 1917, le gendarme Lempereur, de Commercy, est assassiné en service commandé, à la suite d'un véritable complot militaire tramé contre le service de la gendarmerie.
Le 11 octobre 1917, le général commandant en chef des armées Nord et de l'Est adresse aux officiers généraux la note ci-après, qui rend hommage au service des prévôtés :
« Au cours de récents incidents, des militaires des armées se sont laissés aller à proférer des injures et même à exercer des violences graves contre des gendarmes. Des officiers et sous-officiers ne sont pas intervenus immédiatement de toute leur autorité. Ces faits dénotent un fâcheux état d'esprit qui ne doit pas être toléré. Comme leurs camarades des autres armes, les gendarmes remplissent avec conscience et dévouement la mission qui leur est dévolue. Responsables de la police et du maintien de l'ordre, ont le strict devoir de faire exécuter rigoureusement les ordres et les consignes. Etant toujours et partout de service, ont droit, en toutes circonstances, au respect dû aux sentinelles. Le méconnaître serait témoigner d'un manque absolu de camaraderie. Je vous prie d'inviter les officiers sous vos ordres à veiller de la façon la plus formelle à ce que les gendarmes soient toujours toujours avec les égards qui leur sont dus et à prendre une sanction sévère contre tout militaire ne se conformant pas aux ordres qui seront donnés à ce sujet.»
« Signé : PÉTAIN. »
Lutte contre l'alcoolisme.
Une des grandes préoccupations du commandement est de lutter contre l'alcoolisme et on ne saurait trop insister sur les services rendus à cet égard par la gendarmerie. Par une surveillance active, les prévôtaux empêchent les transports frauduleux d'eau-de-vie, l'ouverture de débits clandestins. Trop souvent, sous l'influence de l'alcool, qui exerce facilement ravages sur des hommes fatigués, des incidents regrettables. Les gendarmes y mettent fin avec calme et en évitant toujours de faire usage de leurs armes.
Répression du pillage.
Les prévôtés s'efforcèrent, par une surveillance active, de prévenir des déprédations dans les cantonnements. Cette tâche était d'autant plus importante que les opérations, jusqu'au jour de l'armistice, se déroulèrent en territoire national ou allié. Lors de notre occupation des régions ennemies, les obligations des prévôtés furent plus lourdes encore. Il fallait empêcher les troupes de céder à un désir excusable de représailles. La France s'honore de ne pas faire la guerre avec les procédés allemands. Nos adversaires purent se convaincre que si leurs chefs savent organiser le vol, les nôtres savent le prévenir et, au besoin, le réprimer..
Les Libellés des témoignages de satisfaction accordés par le commandement aux gendarmes, pour leur zèle dans la répression du pillage, prouvent que la mission de ces derniers n'était pas sans péril. Ils eurent souvent à essuyer le feu des bandits qu'ils pourchassaient.
Non seulement la gendarmerie empêcha le pillage, mais elle rechercha les armes, munitions et effets de toutes sortes abandonnés les troupes dans les cantonnements et évita ainsi des pertes considérables au Trésor.
Répression de l'espionnage et des menées défaitistes.
A diverses époques, et surtout au printemps de 1917, des actes collectifs et individuels d'indiscipline, provoqués par la propagande de traîtres au service de l'Allemagne, se produisirent dans certains corps de troupe. Les désertions et les abandons de postes augmentèrent dans des proportions inquiétantes. D'autre part, l'installation défectueuse des locaux disciplinaires, les changements fréquents de cantonnements pendant la nuit créaient de sérieuses difficultés aux gendarmes chargés de la surveillance des hommes en prévention du conseil de guerre. La garde des mauvais soldats qu'il importait de séparer de leurs camarades entraîna pour les prévôtaux de lourdes responsabilités et un services pénibles. Par sa vigilance et sa fermeté, la gendarmerie contribua largement d'arrêter le mouvement pacifiste. De nombreuses arrestations de déserteurs et d'espions furent opérées. Les officiers et les gendarmes menèrent leurs enquêtes partout, aussi bien à l'arrière qu'en première ligne, avec leur ténacité, leur courage et leur sang-froid habituels.
Service de la circulation dans les agglomérations et sur les routes.
C'est à la prévôté qu'incomba la tâche extrêmement importante-d'assurer importante-d'assurer service de la circulation sur les routes et dans les localités de l'avant, de prévenir les « embouteillages » si meurtriers dans les zones battues, et les erreurs de direction.
Les nombreuses citations accordées aux militaires de tous grades de la gendarmerie pour le zèle et le dévouement qu'ils déployèrent dans l'exécution de ce service sont le témoignage de la reconnaissance du commandement, dont les plans eussent la libre circulation des camions transportant les troupes et le matériel n'avait pas été assurée. Elles montrent égaiement à quel mépris du danger les gendarmes surent accomplir leur devoir dans des circonstances souvent critiques. On a glorifié dans la presse les automobilistes de Verdun et ce n'est que justice. Mais comment eussent-ils pu accomplir leurs missions s'ils n'avaient trouvé, postés aux carrefours, de jour et de nuit, pataugeant dans la boue glaciale, impassibles sous les projectiles ennemis, les gendarmes chargés de les renseigner et de leur éviter des erreurs de direction ? A ces carrefours, où la mort planait en permanence, les passants, fantassins, cavaliers ou artilleurs ne s'attardaient guère.
A chacune de nos offensives partielles, les routes, ne pouvant résister au trafic énorme, se transformaient en pistes couvertes de boue liquide cachant de profondes ornières ou des entonnoirs faits par les obus. Les voitures se renversaient, les pièces d'artillerie lourde s'enlisaient, occasionnant des encombrements. A la prévôté incombait le soin de remédier à ces accidents, de prévenir le service du génie, de faire dégager les routes. Si pénible que fût ce rôle, les gendarmes le remplirent avec une conscience et une énergie telles que l'observation des consignes grâce à eux, assurée rigoureusement. Des dépôts de munitions installés à proximité des routes pour la facilité du ravitaillement explosèrent fréquemment. Au moment des catastrophes, les gendarmes se dévouèrent afin d'organiser des barrages destinés à en interdire l'approche aux autres militaires. Les plus courageux des poilus furent toujours obligés de reconnaître que la tenue des gendarmes sous les bombardements des routes et des villages fut admirable. Ils sont nombreux ceux qui durent la vie à l'intervention opportune des gendarmes, leur signalant le danger, leur indiquant des abris, leur prodiguant des secours quand ils étaient blessés en attendant l'arrivée du service médical.
Ce sont les prévôtaux qui maintinrent l'ordre dans les stations de ravitaillement, fréquemment soumises aux bombardements des canons ou avions ennemis. C'est grâce à leur concours que les vivres et les munitions purent être acheminés vers les premières lignes avec ordre et célérité.
Enfin, c'est sous la direction de la prévôté que s'effectuèrent les pénibles et dangereuses opérations d'évacuation des localités au moment des offensives allemandes. Grâce à ses efforts, des troupeaux, des approvisionnements considérables de denrées prises à l'envahisseur.
Sous de violents bombardements, les gendarmes, fouillant tous les quartiers, déployèrent, de jour et de nuit, une rare énergie dans la répression du pillage. Ils assurèrent les premiers secours aux blessés, inhumèrent les morts, transportèrent en lieux sûrs les vieillards et les infirmes. Par leur attitude calme, ils rendirent le courage aux malheureuses populations affolées dont ils s'efforcèrent d'adoucir matériellement et moralement la situation. Nulle part il ne se produisit de paniques.
Bien longue est la liste de ceux qui sont morts en accomplissant leur devoir obscurément, sans connaître l'excitation du combat. Leur sacrifice n'en est que plus méritoire. Ils ont contribué à sauver la patrie et assuré la gloire de leur arme.
Il est impossible, à moins d'allonger démesurément ce travail, de transcrire ici toutes les citations obtenues par les militaires de la gendarmerie. D'ailleurs, les libellés de la plupart d'entre elles sont à peu près semblables. Elles furent la récompense de la belle attitude de leurs titulaires sous les bombardements des routes et des stations de ravitaillement et, d'une manière générale, de leur zèle et de leur dévouement durant leur présence au front. Nous avons donc cru devoir nous borner à la relation de quelques-uns des actes méritoires exposés par les historiques spéciaux des légions.
Le 16 septembre 1914, un gendarme se trouvant à Franconville fait preuve de courage et de dévouement en sauvant du milieu des flammes les appareils téléphoniques situés dans une maison incendiée. Il est cité à l'ordre du 16e C. A.
Le 10 avril 1915, le gendarme Defaye, du 12* C. A., est tué à son poste par un obus, alors qu'il assurait un service d'ordre dans un village canonné par l'ennemi. (Cité à l'ordre du régiment.) Le 26 octobre 1914, deux gendarmes de la prévôté de La 87e D. T., chargés de diriger un convoi pour aller relever des blessés gisant entre les lignes de feu, accomplissent leur mission sous le feu de l'ennemi avec le plus grand dévouement. Ils sont cités à l'ordre de la 87" D. T.
Le 16 juillet 1915, le prévôt de la 268 D. I., deux chefs de brigade et trois gendarmes organisent et dirigent les secours pour combattre deux grands foyers d'incendie allumés par le tir de l'artillerie ennemie à Vienne-la-Ville. Ils restent toute la nuit du 16 au 17 juillet sur les lieux et subissent un bombardement dirigé exclusivement sur les foyers d'incendie, dont ils arrivent à se rendre maîtres, malgré les difficultés rencontrées. Les obus tombent à quelques mètres des travailleurs. Il ne quitte son poste. L'ordre impérieux a été donné d'éteindre les incendies. Il est exécuté. Le prévôt est cité à l'ordre de la division ; ses subordonnés le sont à l'ordre du Q. G. du 156 C. A.
Le 28 juillet 1915, un gendarme de la prévôté du 378 C. A. est grièvement blessé par un éclat d'obus en travaillant à éteindre un incendie sous le bombardement. Le 3 septembre 1915, un chef de brigade et trois gendarmes contribuent au sauvetage des blessés d'une ambulance soumise au tir précis de l'artillerie ennemie. Le chef de brigade est grièvement blessé.
Le 28 septembre 1915, l'artillerie allemande exécute un très violent bombardement sur Saint-Hilaire-le-Grand, où se trouve un gros rassemblement de troupes et la prévôté de la 378 D. I. Le tir ayant fait de nombreuses victimes et jeté le désordre dans le cantonnement, tous les gendarmes, présents accourent d'un seul élan sur les points les plus atteints. Le chef de brigade 1ere classe Gau et le gendarme Cabanton se précipitent les premiers vers les blessés. Un obus éclate et tue le gendarme qui tombe la tête fracassée. Quelques secondes après le chef de brigade Gau est frappé à son tour, à la tête, par un éclat et tombe inanimé, perdant le sang par le nez et les oreilles. La veille, ce même gradé était allé, sous une rafale d'artillerie, relever un soldat blessé et l'avait transporté transporté l'ambulance.
Les autres gendarmes continuent néanmoins leur mission avec calme et sang-froid. L'un d'eux relève un soldat blessé et le transporte sur son dos à l'ambulance. Gradés et gendarmes se font particulièrement remarquer par leur belle attitude sous le feu. (Citations à l'ordre de la division division 13 octobre 1915.) Le 10 novembre 1915, le gendarme Lannes est cité à l'ordre du 6e corps : « Le 6 octobre 1915, sous un bombardement violent, de service à Souain, est sorti de son abri pour prévenir du danger un groupe d'officiers qui arrivaient en automobile et a été mortellement blessé. »
Le 11 juillet 1915, le gendarme Chiron, de service au carrefour des routes de Sézanne et de Longueval, était atteint en pleine face par un éclat d'obus qui venait de tomber sur la route et il succombait quelques jours après.
Le 15 mars 1916, le gendarme Bruschi est cité à l'ordre de la D. E. S. de la IIe armée : « De service à un carrefour battu par l'artillerie, est tué d'un éclat d'obus en se portant au-devant d'un convoi automobile pour lui indiquer la direction.
Le 26 mars 1916, le gendarme Le Franc est cité à l'ordre de la D. E. S. de la IIe armée : « De service à un carrefour violemment il se porte au-devant de quatre militaires cherchant un abri, leur indique le sien ; est tué au moment où il les y pousse.
Le 30 mars 1916, le gendarme Laplanche, étant de service pour assurer la circulation sur une passerelle, alors qu'un avion ennemi survolait la localité, fait preuve de courage et de mépris au danger en faisant dégager rapidement un groupe de voitures qui encombrait le passage et attirait l'attention de l'ennemi. Est tué à son poste par un éclat de bombe. (Citation à l'ordre de la D.. E. S.)
Le 3 avril 1916, la prévôté de la 43e D. I. est cantonnée à Verdun, quartier d'Anthouard. A 10 h. 1/2, un bombardement d'une violence inouïe est déclenché par l'ennemi. Durant une heure, 150 obus de gros calibres, suivis de bordées espacées, s'abattent sur le quartier. Bâtiments et cours sont pleins de troupe et de matériel. Une effroyable panique se produit, les soldats affolés s'enfuient dans toutes les directions. Des incendies se déclarent, des hommes sautent par les fenêtres des étages étages 1.000 hommes hors de combat, dont 300 morts, des chevaux tués, des véhicules et des bâtiments détruits, tel fut le bilan de ce terrible bombardement.
La prévôté reste fidèle à son poste. Elle est chargée de remettre de l'ordre dans ce bouleversement, de procéder à l'enlèvement des victimes. Tandis que les autres corps sont retirés à l'arrière, elle est maintenue sur place jusqu'au Il avril et accomplit accomplit sa mission sous un tir de harcèlement qui continue nuit et jour. Pendant ces violents bombardements, l'arme au pied assurait, impassible, la garde de 50 prisonniers dans le local dont la toiture fut endommagée par les obus.
Dans la nuit du 3 au 4 avril, elle organisa sous les rafales des abris de bombardement à l'aide de ces prisonniers qui travaillaient sous sa direction. Le prévôt fut cité à l'ordre de la division, un chef de brigade et trois gendarmes à l'ordre du régiment.
Le 21 avril 1916, à la prévôté du 36 C. A., une salve d'artillerie a dispersé une compagnie, tuant son chef et blessant plusieurs hommes près d'un carrefour où il était de service, un gendarme se porte sans hésiter vers l'endroit bombardé, rassemble la compagnie, la met à l'abri et retourne sur place avec un homme de bonne volonté, malgré la continuation du bombardement, pour recueillir les blessés et rapporter le corps de l'officier tué.
Le 5 mai 1916, un chef de brigade du Q. G. du 36 C. A., averti qu'un dépôt de munitions était sur le point de sauter, s'offre pour en faire évacuer les abords. Il circule, à cet effet, à proximité jusqu'au moment de l'explosion, par laquelle-il est renversé. Il sauve ainsi la vie à de nombreux hommes en risquant la sienne. (Cité à l'ordre du 38 C. A.)
Le 6 mai 1916, les gendarmes Monteils et Bermond, de la 288 D. I., étaient de service au carrefour, au pied de la côte Saint-Michel, à Verdun, continuellement bombardé, quand un détachement d'environ 80 artilleurs de passage y fut surpris et arrêté par un violent tir de barrage. Ils firent entrer aussitôt ces artilleurs dans leur propre abri et dans la cave d'une maison maison. Tout le monde ne put y trouver place et les gendarmes dehors, à découvert, sur la route battue. Un obus tua le gendarme Bermond et blessa le gendarme Monteils.
Le même jour, vers minuit, au même endroit, un obus tua le gendarme Lalanne. (Citations à l'ordre de la 28" D. I.)
Le I. juin 1916, deux gendarmes sont cités à l'ordre de la 130* D. I. « pour avoir continué, bien, qu'étant à demi-asphyxiés par les gaz, à accomplir leur mission au poste de la Fourche. Ils durent être évacués à bout de forces. »
Le 29 juin 1916, le gendarme Ginisty, placé à un carrefour battu par l'artillerie ennemie, n'hésite pas, sous les obus, à sortir de son abri pour faciliter le passage d'un convoi d'artillerie. Il reçoit des blessures multiples auxquelles il succombe. (Citation à l'ordre du groupement D. E.)
Le 7 décembre 1916, le gendarme Joncas, de la 12° légion, tombait à son poste mortellement blessé, alors qu'il continuait à assurer son service sous un violent bombardement. (Ordre de la division du 10 août 1917.)
Le 27 janvier 1917, le chef de brigade de 3° classe Noguès est tué par une bombe d'avion tombée sur la gare de ravitaillement ou il assurait le service d'ordre. (Citation à rordre du Q. G. de la 686 D. I.)
Le 24 février 1917, deux gendarmes du 33e C. A. arrêtent une voiture d'artillerie chargée de grenades parmi lesquelles se produisaient des explosions, alors que deux des conducteurs avaient disparu et que le conducteur du milieu, resté seul n'était plus maître des attelages. (Citation à l'ordre du C. A.)
Le 6 avril 1917, un gendarme est cité à l'ordre de la 72* D. I. :
« Au cours d'un violent bombardement, est allé très froidement rechercher des sacs de dépêches laissés dans un local affecté au S. P. de la division, les a chargés lui-même et remis au commandant du Q. G. »
Le Il avril 1917, les militaires ci-après, de la prévôté de la 396 D. I., sont cités à l'ordre de l'E. M. du 206 C. A. : Arnouat, chef de brigade de 46 classe : « Excellent brigadier, des plus dévoués, a assuré à diverses reprises, avec zèle et courage, son service sur des routes fréquemment bombardées et à proximité de dépôts de munitions dans l'explosion de l'un desquels il a disparu. »
Huc, Joyeux, gendarmes : « Très bons gendarmes, ont assuré à plusieurs reprises, avec zèle et courage, un service sur des routes fréquemment bombardées et à proximité des dépôts de munitions dans l'explosion de l'un desquels ils ont disparu. »
Le 13 avril 1917, le gendarme auxiliaire Biensans, de la 9e légion, est tué alors qu'il se portait au-devant d'un convoi de voitures qui allait s'engager dans une zone soumise à un violent tir d'artillerie. Modèle du devoir, il avait revendiqué l'honneur de faire partie d'un détachement prévotal en service dans un des secteurs les plus exposés du front. (Citation - A l'ordre du régiment du 22 mai 1917.)
Le 18 avril 1917, le gendarme Bourdeaux est cité à l'ordre dû l'armée : « Sous un violent bombardement, n'écoutant que son devoir, s'est porté avec crânerie au secours de trois militaires anglais blessés successivement près de son poste et, après les avoir mis à l'abri dans des maisons, a procédé aux premiers pansements en attendant l'arrivée de l'ambulance. »
Le 4 mai 1917, un obus de gros calibre tombe sur un détachement de prisonniers de guerre que dénombrait la prévôté du Q. G. du 18e C. A. ; 13 prisonniers sont tués, ainsi que 6 soldats français ; 24 sont blessés, dont 4 gendarmes.
Un chef de brigade et un gendarme déploient un grand sangfroid d'une énergie remarquable. Après avoir regroupé le convoi, ils assurent les premiers soins aux blessés. Ils sont cités à l'ordre du Q. G. de la 36e division, ainsi que deux gendarmes grièvement blessés.
Dans la nuit du 7 au 8 mai 1917, un chef de brigade et un gendarme de la 38 D. I. se portent résolument, et sans se soucier du bombardement, au secours de six personnes, parmi lesquelles un capitaine, ensevelies sous les décombres d'une maison par l'explosion d'un obus de 240. Ils contribuent à sauver quatre personnes d'une mort certaine. (Citation à l'ordre de la 3G° D. I.)
Le 8 mai 1917, le capitaine Tonnelier, prévôt de la 3e D. I., est tué au cours d'un bombardement pendant qu'il assurait le service de la circulation et du ravitaillement. (Cité à l'ordre de la 38 D. I. le 11 mai.)
Le 20 mai 1917, le gendarme Bisson est cité à l'ordre de la 11e D. I. : « Au cours des attaques d'avril-mai 1917, bien que blessé grièvement, n'a pas hésité à traverser une zone violemment pour aller chercher du secours pour son capitaine frappé et son maréchal des logis grièvement blessé. »
Le 3 juin 1917, le chef de brigade de 38 classe Espy, les gendarmes gendarmes et Belhoc, de la prévôté de la 368 D. I., sont tués dans leur cantonnement. Un chef de brigade et un gendarme sont blessés.
Le 4 juin 1917, un gendarme du détachement d'Armentières, étant de service, en ville, rentre dans une usine sous les obus, ramène le calme parmi le personnel et parvient à fermer les valves des chaudières qui menaçaient de faire explosion. (Citation l'ordre de la mission française attachée à l'A. B.)
Le 8 juin 1917, un gendarme de la 008 D. I. est cité à l'ordre de la division :
« Blessé en service commandé au cours d'un bombardement par avions, a, le premier, porté secours à un de ses camarades mortellement frappé à ses côtés et a aidé à le transporter à l'ambulance. A continué son service malgré sa blessure. »
Le 16 juin 1917, un gendarme de la 338 D. I. se porte courageusement courageusement secours d'un officier aviateur forcé d'atterrir à la suite d'un combat aérien, malgré la violence du bombardement de l'ennemi qui cherchait à détruire l'appareil ; il réussit à dégager le pilote grièvement blessé et à le transporter en lieu sûr. (Citation à l'ordre de la 336 D. I.)
Le 6 juillet 1917, vers minuit, la prévôté df la 151e D. I., relevée au secteur de Reims, se disposait à embarquer à la gare d'Epernay, lorsqu'un raid d'avions ennemis vint sur la ville. Une bombe tombant sur le train y mit le feu. Le chef de brigade de 4e classe Marc, gardien chef, s'employait à prendre les mesures de protection pour les détenus lorsqu'une bombe vint éclater à quelques mètres, blessant deux gendarmes et tuant le chef de brigade lui-même. Aucun des prisonniers qu'il avait fait coucher ne fut atteint. (Une citation à l'ordre de la division fut accordée à sa mémoire) ; Un des gendarmes blessés le fut également
Le 18 juillet, le gendarme Bergerou est cité à l'ordre de la 66e D. I. : « A la prévôté depuis le début de la campagne. A toujours effectué ses fonctions avec zèle et intelligence. A été mortellement blessé au cours d'un bombardement par avions. »
Le 19 août 1917, le gendarme Bournazeau, de la 27e D. I., était de service à un carrefour important situé devant le bureau du général de division, quand ce carrefour fut bombardé. Bien que les officiers présents lui aient dit, devant la violence du bombardement, de se mettre à l'abri, il continua son service, s'efforçant d'éloigner du carrefour hommes et voitures. Un obus tomba qui lui fit quatre profondes blessures. Il mourut le lendemain, jusqu'à la fin un sang-froid et un courage admirables. (cité à l'ordre de l'armée le 27 août 1917.)
Le 25 août 1917, le gendarme Cadène est mortellement blessé à son poste, près de Verdun. Il est cité à l'ordre de la division marocaine. Le 31 août, est également cité à l'ordre de cette division un gendarme blessé très grièvement par l'explosion d'un dépôt de grenades provoquée par le tir de l'artillerie ennemie.
Le 26 août 1917, le gendarme Guislé, de la 5e D. I., est gravement blessé et meurt le lendemain des suites de ses blessures.
Le 2 septembre 1917, quatre gendarmes de la prévôté de la 165° D. I. sont cités à l'ordre du 0. G. de cette division : « De service à un carrefour violemment bombardé par obus asphyxiants et de gros calibres, se sont dépensés sans compter pour maintenir l'ordre au milieu des convois, donnant ainsi un bel exemple de courage, de sang-froid et de dévouement. »
Le 30 septembre 1917, un capitaine de la prévôté du ne C. A. est cité à l'ordre du C. A. : « Etant dans un cantonnement bombardé le gendarme est sorti de son abri pour faire rentrer des hommes et a été grièvement blessé en accomplissant son devoir.
Le 30 septembre 1917, le chef d'état-major de la 528 D. I. cite à l'ordre du Q. G. de la division le gendarme Reuter : « Attaché à un poste de commandement soumis à de violents bombardements, a assuré la surveillance de la circulation et des ravitaillements avec beaucoup d'activité et de dévouement. Gravement touché par les gaz, a été frappé mortellement par un obus au cours de son évacuation. »
Le 8 novembre 1917, le gendarme Petit, du 9" C. A., est blessé mortellement à un poste où il assurait avec courage la circulation.
Le 27 novembre 1917, deux chefs de brigade et un gendarme de la prévôté de la 58 D. I. assurent la capture d'un avion ennemi muni de deux mitrailleuses et de trois aviateurs allemands qui le montaient, malgré la résistance de ces derniers. Ils sont cités à l'ordre de la IIIa armée.
Le 30 novembre 1917, la prévôté d'une division anglaise arrive arrive Ribécourt. Les hommes sont très fatigués. La division bat en retraite. Arrivent de malheureux réfugiés, femmes, enfants, vieillards, littéralement exténués. Les gendarmes oublient leurs propres fatigues, s'emploient à leur procurer abri et ravitaillement, à les faire partir par camion auto. Le départ de Ribécourt, le départ gendarmes est ainsi retardé. Ils sont surpris par l'arrivée de l'ennemi. Ils chargent leurs bagages sur une brouette qu'ils poussent à tour de rôle et n'abandonnent rien à l'ennemi.
Le 21 mars 1918, de 20 à 22 heures, des avions allemands bombardèrent violemment la ville et la gare de Lillers, visant particulièrement les voies de communication. La gare de marchandises est détruite, la gare des voyageurs très endommagée ; Des hectolitres d'alcool transitant en gare prenaient feu.
Un train de munitions entrant en gare était atteint par une torpille ; Trente-six wagons qui le composaient, dix-huit étaient la proie des flammes. En explosant successivement, les wagons couvraient la ville d'obus et de débris de matériel dans un rayon de 800 mètres. A un moment, une maison en bordure de la voie était détruite, ensevelissant sous ses décombres la famille Legrand composée de cinq personnes.
Un chef de brigade et trois gendarmes de la prévôté attachés à l'armée britannique n'hésitèrent pas, sous le feu des avions qui les survolaient et à moins de 100 mètres des wagons de munitions explosaient dans toutes les directions, à rechercher et à dégager une à une quatre des personnes ensevelies sous les décombres de la maison détruite et grièvement blessées.
Le cadavre de la cinquième victime, un enfant de 10 ans, ne put être dégagé qu'après deux heures d'efforts, parfois interrompus par la violence des explosions. (Citations à l'ordre de la mission militaire attachée à l'A. B.)
Le 21 avril 1918, le gendarme Dubroca est tué à Daours (Somme) en portant secours à des victimes après un bombardement est (cité à l'ordre de la mission attachée à l'A. B.)
Le 21 avril 1918, un gendarme de La 131e D. I. se signale sous un violent bombardement en allant relever son camarade Arnaly, est frappé, et en dégageant l'entrée du pont de l'Avre, obstruée par une voiture dont les deux chevaux avaient été tués par le même obus. (Cité à l'ordre en juillet 1918.)
Le 12 juin 1918, le gendarme Vancoellie, de service dans une localité bombardée, accomplit vaillamment sous un bombardement une mission dont il était chargé. Il est tué, victime de son devoir. (Ordre général n° 119 D. P.)
Le 25 septembre 1918, le gendarme Cayla est cité à l'ordre de la 37° D. I. : « De service en arrière des corps engagés dans la bataille de Noyon, a assuré sa mission malgré la violence des bombardements avec une grande activité et le plus complet dévouement. Tué à son poste par éclat d'obus, »
Le 20 octobre 1918, à Saint-Python, un gendarme de la prévôté l'A. B. contribue sous un violent bombardement par obus toxiques au sauvetage de 69 personnes restées dans les caves, les réconforte par sa présence et assure leur évacuation vers l'arrière, malgré la proximité immédiate de l'ennemi. Il est cité à l'ordre de la mission française attachée à l'A. B. le 7 décembre.
Le 27 octobre 1918, le chef de brigade Piton est tué à son poste en assurant un service d'ordre sous le feu de l'ennemi.
Service du champ de bataille.
La prévôté n'assure pas seulement le maintien de l'ordre dans les cantonnements, la répression de l'espionnage, la surveillance des lignes télégraphiques et téléphoniques, la marche des multiples convois allant ravitailler les premières lignes en vivres et en munitions.
Pendant les combats, elle fait un service d'ordre pour l'évacuation des blessés, elle établit des barrages destinés à rappeler leurs devoirs aux soldats qui seraient tentés de s'enfuir. Elle a eu parfois l'occasion de s'opposer aux incursions des patrouilles de renseignements ennemies.
Quand l'infanterie avance, la prévôté la suit et organise immédiatement la circulation sur le terrain conquis. Elle groupe et dirige sur l'arrière, les prisonniers de guerre. Si les gendarmes se trouvent en présence d'unités dépourvues de cadres, ils suppléent, au besoin, ces derniers. Souvent, les généraux emploient les gendarmes comme estafettes et font appel aux officiers prévôtaux pour remplir les fonctions d'agents de liaison. Enfin, les gendarmes pourchassent les pillards et les détrousseurs de cadavres. La gendarmerie s'acquitta avec honneur de ces tâches multiples fertiles en dangers. Elle reçut de nombreux témoignages de satisfaction du commandement.
Le 4 septembre 1914, le capitaine de Mas-Latrie, du 159 régiment de chasseurs à cheval, attaché à la 56 brigade de cavalerie anglaise, allant opérer une reconnaissance en automobile dans les environs de Rebais (Somme), donnait l'ordre de l'accompagner au gendarme Claustre, de la prévôté attachée à r A. B.
A 3 kilomètres environ de Rebais, l'automobile rencontrait un parti de uhlans qui ouvrirent le feu aussitôt. Le moteur ayant été atteint, la voiture fut immobilisée. Courageusement, le gendarme se mit à tirer sur les Allemands et les tint en échec jusqu'au moment où il reçut une balle dans l'épaule, en même temps que le capitaine était frappé mortellement d'une balle en plein front. Les uhlans accourant, Claustre parvint à leur échapper avec l'aide du chauffeur qui le soutint par le bras resté valide. (Citation du 24 avril 1915 à l'ordre de la prévôté attachée à l'A. B.)
Le 5 septembre, le général commandant le 116 C. A. donne l'ordre suivant : « la bataille, les gendarmes suppléeront par leur action les hommes à la pénurie des cadres, officiers et sous-officiers le général fait appel à leur dévouement pour maintenir les hommes sur la ligne de feu et forcer, au besoin, leur obéissance. »
Des ordres analogues sont donnés au I, II corps colonial. Dans les deux corps, la prévôté répond à l'appel du commandement.
Elle garde jour et nuit les carrefours, elle relie les différents postes par des patrouilles incessantes exécutées sous le feu de l'artillerie ennemie, elle ramène au combat les hommes qu'elle rencontre se retirant sans ordres.
VERDUN 1916 (Centième anniversaire 1916/2016)
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